Quatrième de couverture : Du silence ! Dans sa classe, Catherine la maîtresse ne rêve que de cela. Un peu de silence. Ce serait tellement plus simple pour apprendre et progresser si ses élèves savaient se tenir tranquilles. Mais non, les bavards n’arrêtent jamais… Alors Catherine est prête à essayer toutes les méthodes pour parvenir à ses fins. Y arrivera-t-elle ?
Avis : Susie Morgenstern prend ici le parti d’écrire une histoire pour les enfants à la troisième personne du singulier en faisant de la maîtresse le personnage central. Catherine a affaire à une classe difficile. On la découvre angoissée dès le réveil par la simple perspective de retrouver ces écoliers qui lui mènent la vie dure. Elle se trouve tellement démunie qu’elle tente quantité de stratégies plus ou moins originales pour obtenir le silence. Le lecteur va être un temps amusé par les idées mises en œuvre, d’autant plus que ses pensées secrètes ne sont pas censurées par l’autrice et Catherine rêve bel et bien d’étrangler, égorger, mettre en cage et bâillonner ses élèves. C’est dire si elle est à bout. Hélas pour elle, les choses ne vont pas s’arranger. Au point qu’elle remet en question sa vocation et sa volonté de continuer. Heureusement, tout se finit bien, même si le dénouement ne convaincra pas tout le monde.
Sur la forme, au début, chaque chapitre est une nouvelle tentative pour imposer le silence. Puis viennent s’intercaler des témoignages d’écoliers qui s’expriment à la première personne du singulier, créant ainsi une proximité plus forte avec le jeune lecteur. Certains sont incommodés par les bavardages de leurs camarades, d’autres expliquent qu’ils ne peuvent pas se retenir de parler et que de toute façon, c’est comme ça à la maison, entre la télé et les téléphones portables. Quelques-uns remarquent que la maîtresse ne s’en sort pas et voudraient pouvoir l’aider. On se retrouve donc avec une multitude de points de vue et d’émotions qui aident à comprendre et à s’impliquer dans la situation. Car, bien entendu, il s’agit d’inviter le jeune lecteur à se rendre compte que ses actions ont des conséquences et à se responsabiliser un peu.
Le livre ne s’adresse de toute évidence pas qu’aux enfants, mais aussi à leurs parents (ceux qui liront le livre en tout cas) pour tenter de les faire réfléchir à la position qu’ils adoptent vis-à-vis de l’enseignant quand il y a un souci en classe. Sont-ils en opposition systématique ou tentent-ils de trouver une solution bénéfique pour tout le monde ? C’est aussi un moyen d’ouvrir la discussion entre le parent lecteur et l’enfant auditeur sur les comportements de chacun à la maison et en classe.
Même si l’histoire de la maîtresse est assez émouvante, l’ensemble reste un peu léger et inégal. Je ne suis pas sûre que ce soit un livre vers lequel les enfants retourneront d’eux-mêmes très souvent, alors que les adultes et les prescripteurs y verront bien sûr un intérêt pédagogique bien différent.
Petite note sur le vocabulaire : Susie Morgenstern n’hésite pas à dégainer des jacasser, jaspiner, babiller, clabauder, jacter. J’adore 🙂
Informations sur l’édition :
Format broché
Éditeur : L’École des loisirs
Illustratrice : Iris de Moüy
Sortie : 20 octobre 2014
88 pages
ISBN : 9782211215374
9 €